Le jeu des émotions

Dans cet article, je vais vous présenter un jeu que j'ai réalisé lors de mon premier stage de deuxième année de bachelier avec une classe de 3ème maternelle. 

Ce jeu permet aux enfants de travailler sur leurs émotions et sur le langage non-verbal propre à chaque émotion. L'objectif de ce jeu était de faire en sorte que les enfants puissent mimer et reconnaître les émotions principales (la joie, la peur, la colère et la tristesse) grâce au langage non-verbal. La compétence visée est donc la "4.7.1. Utiliser des indices corporels (parmi ceux-ci : l’occupation de l’espace, la posture, les gestes, les mimiques, le regard,…)" du Programme de Français.
C'est un jeu que j'ai trouvé très intéressant et qui est facile à mettre en place. Les enfants se sont amusés et je pense que si on le fait souvent, cela pourrait aider les enfants à mieux reconnaître les émotions des autres. C'est pourquoi j'aimerais en faire un jeu récurrent dans ma future classe.

Avant de vous expliquer le déroulement de l'activité, je vais d'abord vous expliquer l'importance de réaliser des activités permettant aux enfants de reconnaître et d'exprimer leurs émotions.

Les émotions et la communication non-verbale

Vous pourrez retrouver des informations concernant l'intérêt de travailler la reconnaissance et l'expression de leurs émotions avec les enfants dans l'article "Peindre l'émotion ressentie".

En réalisant ce jeu, les enfants vont pouvoir découvrir les "marqueurs somatiques", les signaux non-verbaux, de chacune des quatre émotions principales:
  1. La tristesse s’exprime par la formation d’un accent circonflexe par les sourcils, par les commissures des lèvres s’abaissant, par les larmes. La voix est tremblante, retenue et aiguë.
  2. La joie s’exprime par un sourire sincère, c’est-à-dire un sourire où les commissures des lèvres se relèvent, les lèvres s’étirent verticalement et les yeux sont plissés. Elle peut aussi s’exprimer par le rire. La voix est légère, enjouée et peut aller dans les aigus.
  3. La colère s’exprime par des sourcils froncés et des lèvres serrées. Elle peut aussi s’exprimer par de la violence et des cris. La voix s’emporte, on hurle.
  4. La peur s’exprime par des sourcils relevés, des yeux écarquillés et par le repli sur soi. La voix se fait faible, hésitante, tremblante. Un cri peut nous échapper.
Ce jeu va uniquement solliciter la communication non-verbale des enfants. La communication non-verbale est la première chose qui nous permet d’exprimer nos émotions et de comprendre celles des autres. Le non-verbal est constitué de la posture, des mimiques, de la gestuelle des mains, des signes de tête, des expressions du visage, des regards, des gestes,… L’ensemble des signes non-verbaux permettant d’accompagner, de compléter un message verbal forme le paralangage. Cela permet de comprendre davantage ce que l’autre veut dire, exprimer. 

Déroulement de l'activité

Le jeu

Dé des actions.
Pour réaliser ce jeu, j'avais un dé et une roue. Sur le dé, j'avais collé sur trois faces un visage faisant une grimace et sur les trois autres faces un personnage s'agitant. Si le dé s'arrêtait sur un visage faisant la grimace, cela signifiait qu'il fallait mimer l'émotion uniquement avec son visage, si le dé s'arrêtait sur le personnage s'agitant, cela signifiait qu'il fallait mimer l'émotion avec tout son corps.

La roue, quant à elle, servait à désigner l'émotion à mimer : un soleil pour la joie, un nuage venteux pour la peur, un nuage pluvieux pour la tristesse et un nuage orageux pour la colère. 

Les enfants devaient donc tourner la roue des émotions sans la montrer aux autres puis lancer le dé des actions. 

Roue des émotions.
Dans un premier temps, j'ai mimé avec les enfants. J’ai d’abord placé le pictogramme "mimer avec son visage" devant moi et nous avons mimé chaque émotion indiquée par la roue, tous ensemble avec juste notre visage. Il fallait bien insister pour que les enfants utilisent les expressions de leur visage sans parler. J’ai ensuite placé le pictogramme "mimer avec tout son corps" devant moi et nous avons mimé tous ensemble chaque émotion indiquée par la roue, avec tout notre corps, sans parler. À chaque fois, je demandais aux enfants de regarder les autres copains pour observer comment ils mimaient chaque émotion, observer leurs gestes, leurs visages et je leur posais des questions pour attirer leur attention : "Quels gestes, quelles expressions font les copains quand ils miment la joie ? La colère? La tristesse? La peur?"

J’attendais que les enfants mettent en évidence le fait que les autres mimaient la joie avec un sourire aux lèvres et les yeux plissés, leur corps est léger ; qu’ils mimaient la colère en fronçant les sourcils et avec de petits yeux et les lèvres serrées, en faisant semblant de crier ; qu’ils mimaient la peur en relevant les sourcils, en ouvrant grand les yeux et en ayant la bouche en forme de « o » ; qu’ils mimaient la tristesse en faisant de petits yeux, et en ayant une bouche sans sourire allant vers le bas et en faisant semblant de pleurer.

Dans un deuxième temps, chaque enfant a pu lancer le dé des actions et tourner la roue des émotions afin de faire deviner au reste de la classe l’émotion qu’il mimait. J’incitais chaque enfant à participer et j’ai proposé aux plus timides de mimer avec eux s’ils le souhaitaient.

Structuration 

A la fin de l’activité, j’ai réalisé un panneau référentiel des émotions avec les enfants. Pour cela, j’ai écrit le nom de chaque émotion sur ma feuille puis j’ai demandé aux enfants quels pictogrammes nous avions utilisés pour représenter chaque émotion et je les ai dessinés sous le nom de l’émotion correspondante. 

Ensuite, j’ai demandé aux enfants comment nous avions mimé chaque émotion et j’ai dessiné ce que les enfants me disaient sous l’émotion concernée. 

Pour finir, je demandais aux enfants de me montrer les photos sur lesquelles ils voyaient quelqu’un qui ressentait de la joie, de la colère, de la tristesse et de la peur. Les enfants me montraient les photos puis venaient les coller sous l’émotion concernée. 
Panneau de structuration réalisé avec les enfants.
J’ai affiché ensuite le référentiel en classe pour garder une trace de notre activité. 

Sources

Amandt, V. (2017-2018) Cours de psychologie de la relation et de la communication-PS. Document non publié. ISPG.

Cours d’AFP-PS41T. (2018-2019) Document non publié. ISPG. 

Dumontet, A. (2014) Les émotions. Toulouse : Editions Milan (Mes p’tites questions)

Le Petit Larousse. (2002) Paris : Larousse. 

Neuville, C. et Pambou, J. (2016) Je joue et je découvre mes émotions : 5-8 ans. France : Edition Solar.

Sender, E. (2010) Je ressens donc je pense, je pense donc je ressens. Sciences et Avenir, Dossier Emotion et intelligence. 52-57.

Sender, E. (2010) Gérer ses émotions, cela s’apprend. Sciences et Avenir, Dossier : Emotion et intelligence. 58-63.


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